Ce logiciel devait fluidifier la chaîne pénale. Il a pris quatre ans de retard. Dans la mythologie, Cassiopée était une reine vaniteuse punie par Poséidon. Au ministère de la Justice, c’est le nom d’un ambitieux projet informatique que le garde des Sceaux, Michel Mercier, aimerait sauver des eaux. Cette application sur ordinateur est censée offrir au magistrat une vision complète de chaque dossier judiciaire, de chaque profil de mis en cause, depuis la commission du fait jusqu’à la sortie de prison du condamné.[…]
Pour la procureure d’Alençon, le bilan de l’installation de Cassiopée est « globalement positif ».
Un rapport parlementaire passé totalement inaperçu dans la torpeur des vacances de février révèle l’ampleur du fiasco informatique de la Chancellerie. Dans son étude «sur les carences de l’exécution des peines et l’évaluation de l’application Cassiopée» le député UMP de l’Ain, Étienne Blanc, révèle ainsi que la mise en place du superlogiciel Cassiopée a pris «un retard considérable, de 43 à 48 mois». […]
Il n’est plus possible, avec Cassiopée, de visualiser l’ensemble des affaires concernant un individu par la simple saisine de son nom, ni d’obtenir une information claire sur l’état d’exécution des jugements.» Un fonctionnement aux antipodes des intentions affichées![…] »