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Youssef Derrar voit dans son expérience avesnoise une discrimination. Rien ne le prouve pourtant. Est-ce le fait d’expériences précédentes malheureuses en terme de recherches récentes d’emplois qui lui font penser cela à propos de l’entreprise de transport exceptionnel ?
Le mercredi 26 janvier, Youssef Derrar est reçu en entretien à Bas-Lieu par Mme Leclerc. « Elle m’a dit “Je vous embauche. Je vous appelle vendredi. Vous commencez lundi. Le vendredi, j’ai appelé en fin de matinée, on m’a dit que j’aurai des nouvelles en fin de journée. J’ai appelé à 18 h 45. Je suis tombé sur cette dame qui m’a dit “Si je ne vous ai pas appelé c’est que je n’ai pas de travail pour vous. Je n’ai pas de camion. Si quelque chose se présente on vous appellera ». Pour Youssef Derrar c’est l’incompréhension. « Cinq minutes après, j’ai fait appeler un ami et un employé a dit qu’il fallait envoyer un CV ». Le demandeur d’emploi est d’autant plus révolté qu’une offre d’emploi de l’entreprise est toujours valide sur le site de pôle emploi. « Chauffeur routier/chauffeuse routière. Plusieurs postes sont à pourvoir de suite… » prétend Youssef Derrar qui, se positionnant en victime, a obtenu, le 11 mars à Tourcoing, un rendez-vous à la HALDE (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité) pour y livrer son témoignage.
Un témoignage qui fait grincer des dents chez TLW où l’appréciation est bien différente. Avec d’abord un argument de Mme Leclerc qui ne voit pas pourquoi ce conducteur routier aurait été accepté pour un entretien si des considérations racistes avaient existé. Cette dernière est catégorique : « Si ça ne convenait pas je ne l’aurai pas fait venir. Je lui ai dit que son CV m’intéressait. Il a 45 ans. C’est l’âge de la maturité pour un chauffeur. J’ai fait un entretien d’embauche sans promesse. Je n’ai pas de poste vacant. Je lui ai dit je garde votre CV. La seule chose qui me dérangeait c’était son éloignement de l’entreprise. C’est dommage. Là, il s’est coupé l’herbe sous le pied. Il fera sa route sans nous ». Fin janvier, Youssef Derrar avait envoyé un mail accusateur à celle qui l’avait reçu. Celle-ci indique par ailleurs que TLW a longtemps eu, parmi son personnel, un chauffeur d’origine maghrébine. « Un des meilleurs chauffeurs » qu’ait connu l’entreprise.
Hormis l’expérience de Youssef Derrar dont on ne peut affirmer s’il a été ou pas l’objet d’une discrimination, on sait que les discriminations existent dans le monde du travail.
La Voix du Nord

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