La situation dégénère en Côte d’Ivoire. Les affrontements se multiplient à Abidjan et dans l’Ouest. « Le pays est entré dans une phase militarisée. On assiste à des scènes de guerre », affirme Rinaldo Depagne, chercheur à l’International Crisis Group.
Laurent Gbagbo refuse toujours de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, reconnu vainqueur de la présidentielle du 28 novembre par la communauté internationale, mais presque dénué de pouvoir et retranché à l’hôtel du Golfe d’Abidjan. Leur rivalité menace de replonger le pays dans la guerre civile. Les combats ont déjà fait 315 morts depuis la mi-décembre, selon l’ONU. Mais le bilan risque de s’alourdir avec les violents affrontements des derniers jours.
La mission des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci), accusée par le clan Gbagbo d’être acquise à Ouattara, est aussi prise pour cible. Lundi, deux de ses employés ont été brièvement enlevés à Abidjan par des partisans de Gbagbo, a-t-elle déclaré. Le même jour, des forces fidèles au président sortant ont tiré sur des enquêteurs de l’ONU qui tentaient de vérifier si l’embargo sur les armes, mis en place en 2004, avait été violé avec la livraison présumée d’hélicoptères venant de la Biélorussie à destination du clan Gbagbo – ce que ces derniers démentent.