C’est un phénomène en pleine explosion que tente d’endiguer la SNCF : en à peine quatre ans, les arrêts de trains pour tirages d’alarme non justifiés ont augmenté de 25% sur le réseau francilien. « Ce problème engendre environ 6% des retards sur le réseau. Un signal d’alarme qui est tiré sans raison, c’est au minimum dix minutes de perdu, le temps de suivre la procédure, mais c’est surtout un effet boule de neige aux heures de pointe qui peut pénaliser des dizaines de milliers de voyageurs .»
De toutes les lignes franciliennes, le principal point noir est situé sur la ligne J, celle qui relie la gare Saint-Lazare à Mantes-la-Jolie. Sur cet axe, c’est près de 10% des retards qui sont dus à ces tirages intempestifs du signal d’alarme, un record. Mais pourquoi cette ligne en particulier ?
« C’est la ligne J comme jeune », glisse-t-on côté SNCF. Même s’il n’est pas question de stigmatiser les auteurs. On avoue tout de même que les populations « scolaires » ont souvent tendance à abuser de la poignée d’alerte : « C’est un jeu ou un défi pour certains. On retarde aussi le train pour attendre un copain qui arrive bientôt. »
Face à ces incivilités de plus en plus répétées, le réseau Transilien axe sa stratégie sur deux volets. La prévention d’abord, en aidant des associations de médiation qui circulent dans les trains afin d’expliquer et de sensibiliser les voyageurs. La SNCF est également partenaire d’actions de prévention à l’intérieur même des établissements scolaires, comme au lycée de Porcheville ou à Mantes-la-Jolie. Mais la prévention à ses limites et le volet répressif est également utilisé.
Une campagne de communication, avec affichage et distribution de flyers, commence actuellement, notamment en gare de Saint-Lazare, pour rappeler à tous que l’arsenal législatif a été renforcé. De 155 €, l’amende infligée en cas de tirage injustifié du signal d’alarme est passée à 3750 € au maximum et une peine de prison allant jusqu’à six mois.