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En raison de la flambée des cours du pétrole, la facture pétrolière mondiale pourrait atteindre le montant record de 3.400 milliards de dollars cette année.

La facture pétrolière mondiale devrait exploser cette année et s’établir à 3.400 milliards, un record, soit 9,3% de plus que le montant atteint en 2008, période de la dernière flambée des prix de l’or noir, estime l’institut français Coe-Rexecode dans une note.

Cette année, l’addition devrait s’accroître de 820 milliards de dollars après avoir déjà augmenté de plus de 640 milliards en 2010, avancent Thuy Van Pham et Jean-Michel Boussemart, les auteurs de ce document. La facture pétrolière mondiale va dépasser de près de 290 milliards de dollars celle de 2008, ajoutent-ils, et « représenterait 5,1% du PIB (Produit intérieur brut) mondial contre 5% en 2008 ».

Les conclusions des deux économistes sont basées sur un scénario d’un prix moyen du baril de brut à 105 dollars cette année. Les prix du pétrole s’envolent depuis plusieurs jours, une hausse entretenue par les soulèvements populaires au Moyen Orient : ils ont renoué avec des niveaux plus vus depuis trois ans à New York (103,22 dollars le baril de « light sweet crude ») et à Londres, où ils ont frôlé les 120 dollars pour le baril de Brent de la Mer du Nord.

« En supposant que les tensions géopolitiques ne prennent pas davantage d’ampleur et s’apaisent même à un horizon pas trop lointain, l’hypothèse d’un prix moyen du pétrole proche de 105 dollars en 2011 est assez réaliste (+31% par rapport à 2010) », argumentent MM. Boussemart et Pham. Les pays importateurs sont évidemment les plus pénalisés, tandis que ceux qui exportent s’en sortent gagnants.

Hormis le Canada et la Norvège, l’Occident va dépenser beaucoup plus que par le passé pour sa consommation pétrolière cette année, notamment les Etats-Unis, l’Europe et le Japon. Les pays émergents, Chine et Inde en tête, aux économies en forte croissance, font aussi grise mine. La Russie et l’Arabie saoudite, deux principaux exportateurs de pétrole, peuvent en revanche se frotter les mains, selon Coe-Rexecode.

« Pour les pays développés, l’augmentation de la valeur des importations nettes de pétrole en 2011 pourrait représenter un demi-point de PIB, un peu moins aux Etats-Unis, un peu plus en Europe et au Japon », avertissent Thuy Van Pham et Jean-Michel Boussemart.

L’Expansion

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