Djémila Boulasha-Meziani, juriste et présidente de l’association EuropAnous, affirme que «l’Europe aussi doit faire sa révolution» en politique étrangère après les soulèvements dans les pays du Maghreb.
A l’heure où certains n’hésitent plus, dans une Europe où le populisme gagne du terrain, à proposer de repousser en pleine mer les harragas maghrébins, n’est-il pas temps de promouvoir véritablement les synergies avec les immigrés ?
Tournée vers l’Est, l’Union européenne doit rééquilibrer son attention vers le Sud ! L’idée relancée par le Parlement européen d’une Banque euroméditerranéenne d’investissement (comme la Berd pour l’Est) va dans ce sens. A condition que les financements, conséquents, ne servent pas à alimenter la chaîne de corruption mais dynamisent l’intégration de cette région sans laquelle un développement économique sera vain. […]
Ces révolutions doivent interpeller l’Europe sur ce qui se passe chez elle. Lucide et forte de sa devise «Unis dans la diversité», elle doit envisager différemment l’immigration méditerranéenne. Plutôt qu’un risque, que l’Union européenne tente obsessionnellement d’endiguer à tout prix, l’immigration n’est-elle pas un atout pour la démographie vieillissante et l’économie de l’Europe ? […]