La vague de contestation sociale et politique sans précédent que connaissent le Moyen-Orient et le Maghreb depuis plusieurs semaines était réprimée dimanche, parfois dans le sang, par des régimes autoritaires. Le point sur la situation pays par pays.
LIBYE
Les forces du régime progressaient dimanche vers la ville de Benghazi, siège de la rébellion dans l’Est de Libye, après avoir reconquis de nouvelles villes à coups d’obus et de raids aériens, au moment où la question d’une zone d’exclusion aérienne restait au stade du débat.
Après Al-Uqaila sur la route côtière, c’est la localité d’al-Bicher plus à l’est qui est désormais sous contrôle des loyalistes qui bombardaient aussi Brega, à quelque 240 km de Benghazi, selon un journaliste de l’AFP sur place.
La ligne de front s’est déplacée ainsi davantage vers l’Est, après que régime de Mouammar Kadhafi s’est dit déterminé à venir à bout de l’insurrection. La télévision d’Etat libyenne a affirmé que Brega avait été “purgée” des insurgés. Malgré les gains remportés par le régime, la communauté internationale semble lente à agir. Après des réunions de l’Otan et l’Union européenne qui n’ont pas abouti à des résultats concrets pour stopper la répression, une nouvelle rencontre ministérielle du G8 est prévue lundi.
YEMEN
Des heurts ont opposé dimanche des policiers soutenus par des partisans du régime yéménite aux manifestants qui tiennent un sit-in à l’université de Sanaa, faisant des dizaines de blessés, selon des témoins.
Ces heurts ont éclaté au lendemain de la journée la plus sanglante au Yémen depuis le début de la contestation fin janvier, pendant laquelle sept manifestants ont été tués et des centaines blessées par des gaz toxiques, selon les organisateurs des protestations. Les autorités ont nié l’utilisation de gaz autres que lacrymogènes.
BAHREIN
La police bahreïnie a lancé des grenades lacrymogènes dimanche sur les protestataires retranchés dans le centre de Manama, après avoir dispersé des manifestants qui tentaient de bloquer l’accès au district financier, selon des témoins. Des dizaines de personnes ont été hospitalisées après l’inhalation de gaz.
OMAN
Le sultan Qabous d’Oman a décidé dimanche de donner des pouvoirs législatifs à l’assemblée consultative, après des semaines de manifestations pour des réformes politiques sur fond de grogne sociale.
Le mécontentement populaire dans ce pays de trois millions d’habitants, dont 20% d’étrangers, ne concerne pas la personne du sultan qui concentre entre ses mains l’essentiel du pouvoir. Le pays occupe une situation stratégique à l’embouchure du Golfe, d’où proviennent 20% de l’ensemble du brut qui circule dans le monde.
TUNISIE
Un couvre-feu a été décrété samedi soir dans la localité tunisienne de Metlaoui (sud) après des affrontements qui ont fait deux morts et plus de 20 blessés entre des habitants sur des questions d’emplois, a annoncé l’agence officielle TAP.