Il faut reconnaître une vertu aux deux auteurs. Alors que de nombreux observateurs et journalistes persistent à soutenir que l’immigration de peuplement ne pose pas de problèmes d’intégration et que tout va bien, le document prend date, au contraire, de la “mutation profonde et rapide de l’identité de la France”. Les auteurs écrivent : “La communauté nationale, hier blanche et d’origine judéo-chrétienne, s’enrichit aujourd’hui des apports des Français issus de l’immigration d’après-guerre, aux couleurs de la diversité et d’origine musulmane pour l’essentiel”. Mais la conclusion qu’en tirent les auteurs est que “l’intérêt général de notre pays” est désormais d’accompagner ces “mutations identitaires” afin d’en “définir les nouveaux équilibres culturels”. Et Terra Nova d’en appeler à “l’émergence d’une puissante citoyenneté musulmane”, dispensée d’intégration. Bref, les “progressistes” invitent la France à se communautariser davantage et à s’islamiser, sans jamais se poser la question du respect d’un héritage culturel plus que millénaire, qui devrait être soudainement balayé par de nouvelles minorités refusant le processus de l’intégration puis de l’assimilation.
Ce scénario d’une dilution de la culture française, qui reste effectivement possible, est très exactement ce que redoute une majorité de citoyens, accablés par les renoncements successifs de leurs dirigeants. Est-ce bien cela que DSK est prêt à cautionner ?