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Tariq Ramadan, professeur d’études islamiques contemporaines à l’Université d’Oxford, invite les «citoyens musulmans» à sortir des «postures victimaires» pour s’engager dans la société. Il «déconstruit» la figure du «musulman modéré» et les «discours populistes».

Nul ne peut nier que certaines des questions posées sont réelles.

Marine Le Pen a décidé de placer le «danger musulman» au cœur de la propagande du Front National. Une stratégie qui semble efficace. Comment l’expliquez-vous ?

La première, des réponses simplistes à des questions complexes. La deuxième, un mode binaire de la pensée. Il y a «nous» et «eux». Dans «nous», les Français de «souche» et dans «eux», les «pas encore vraiment Français». La troisième, que j’appelle la politique émotionnelle, entretient la peur pour gagner des voix électorales, faute de politiques sociales. Et la quatrième, le discours victimaire, avec deux axes. La rengaine de Marine Le Pen : «personne ne nous aime dans la classe politique, nous sommes attaqués de toutes parts.» Et «les Français sont victimes de ces immigrants qui viennent nous coloniser».

La force des populistes, c’est de prendre des anecdotes vraies, des situations potentiellement existantes, et de construire dessus un discours de la peur, à la fois simpliste et mobilisateur.

L’islamophobie n’est plus l’apanage originel de la Droite. Certaines franges de la Gauche dérivent et s’y retrouvent en exaltant quelques-uns de leurs grands combats. Par exemple, comment passe-t-on d’une défense de la laïcité à Riposte Laïque ?

C’est le même mécanisme que l’extrême droite. On part de questions réelles que l’on transforme en idéologie émotionnelle, permettant de stigmatiser une population. Riposte Laïque est un regroupement de dogmatiques. Leur vision du pluralisme est unique. Pour eux, la seule façon d’être dans la diversité, c’est de l’être à leur façon. D’où la stigmatisation et le racisme institutionnel. […]

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