Pour Eric Favey et Philippe Lazar, co-rédacteurs en chef de la revue Diasporiques/Cultures en mouvement, co-éditée avec la Ligue de l’enseignement, tout doit être fait pour se retrouver «devant un impossible choix au second tour des présidentielles de 2012».
Comme bien d’autres pays, nous devons affronter avec courage et franchise les difficultés qui résultent de la présence sur un même territoire de peuples et de cultures n’ayant ni la même histoire, ni la même mémoire, ni nécessairement exactement les mêmes valeurs.
Marine Le Pen est sur le point de gagner son pari : «S’ils (le président et son parti) continuent comme cela, je ferai 25 % aux présidentielles.» […]
Une nouvelle étape du renouvellement des pratiques démocratiques passe par l’acceptation formelle d’un certain niveau de conflictualité culturelle au sein de la société civile. Et il est urgent de montrer qu’on peut dépasser ces conflits en énonçant des propositions explicites pour les gérer, sous la forme de ce que les Québécois appellent sagement des «accommodements raisonnables», temporaires et évolutifs. Une règle et une seule s’impose à ce propos, qui est en fait la règle d’or de toute démocratie et qu’on peut appeler principe de réciprocité : «J’accepte de te reconnaître pour ce que tu es pour autant que tu acceptes de me reconnaître pour ce que je suis.»
N’est-il pas grand temps que toutes les gauches se mettent d’accord pour faire front, ensemble, sur cette base, sans renoncer le moins du monde à leur combat essentiel contre les ravages de la toute-puissance de l’argent ? […]