La question de la laïcité ne devait pas figurer à l’ordre du jour du Conseil permanent de la Conférence épiscopale qui s’est réuni cette semaine, mais a été ajoutée en raison de l’actualité : L’Église catholique doit-elle ou non prendre part au débat sur la laïcité lancé par l’UMP et son secrétaire général, Jean-François Copé ?
Le problème de la laïcité dans un contexte plurireligieux, et du «vivre-ensemble» des religions dans la Cité existe, reconnaît le porte-parole de l’épiscopat.
Alors que, de leur côté, les responsables musulmans ont fait part de leur inquiétude, les évêques, eux, ont décidé de réserver leur position. Non pas qu’ils refusent d’être consultés à titre personnel : le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, a rencontré Jean-François Copé, lundi 14 mars, et le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, doit le faire prochainement.
Simplement, comme le souligne le porte-parole des évêques de France, Mgr Bernard Podvin, les termes du débat ne sont actuellement «pas assez clairs» pour permettre une réponse officielle. D’abord parce qu’il n’est pas dans la tradition de l’Église d’entrer dans la démarche d’un parti politique, «quel qu’il soit».
Dernière crainte des évêques, s’engager dans un processus qui n’est pas exempt d’arrière-pensée électorale. «Attention à toute démarche qui serait provoquée par la stigmatisation d’une communauté», prévient encore le P. Podvin, qui confie que les évêques sont inquiets de la montée du populisme en France.