Le Canada célèbre chaque année depuis vingt ans le Mois de l’histoire des Noirs, qui commémore la lutte des Noirs du pays pour se libérer de l’esclavage. Pourtant, la société québécoise ne traite toujours pas de façon égalitaire les Noirs et les Blancs, écrit Le Devoir.
Février 1969. Il y a quarante-deux ans, un événement singulier secouait le monde universitaire de Montréal. Six étudiants originaires des Caraïbes entamaient une protestation contre un professeur de biologie de l’université Sir George Williams, aujourd’hui Concordia. Perry Paterson, disaient-ils, les faisait systématiquement échouer à cause de la couleur, noire, de leur peau. Cette protestation, qui avait débuté sous forme de lettre, avait rapidement pris des proportions énormes. Des étudiants, noirs comme blancs, prennent d’assaut le neuvième étage, le laboratoire informatique de Sir George Williams ; des ordinateurs sont lancés par les fenêtres, la police procède à des interventions musclées. Un feu se déclare à l’étage occupé. L’histoire veut que quelqu’un dans la foule ait alors crié : “Laissez les Nègres brûler ![…]
Pour Dorothy Williams, les Québécois s’obstinent à percevoir les Noirs comme des étrangers au Québec, alors qu’ils sont ici depuis les tout débuts de la colonie, et qu’un Noir nommé Mathieu da Costa a mis le pied en Nouvelle-France en même temps que Samuel de Champlain [fondateur de la ville de Québec] ! […]
A la Commission des droits de la personne et de la jeunesse du Québec (CDPDJ), on relève que la discrimination raciale a constitué le premier motif de plainte l’an dernier, prenant le pas sur la discrimination pour cause de handicap. […]
(merci à Erwan)