Deux guerres se déroulent actuellement dans le monde et nous concernent directement en tant qu’Algériens et Maghrébins. Elles ont toutes les deux l’énergie pour toile de fond. Cela se passe dans la proche Libye et dans le pas si lointain Japon.
Kadhafi, celui qui officiellement n’a pas de pouvoir et donc ne peut être jamais démis, a beaucoup fait usage du pétrole pour s’attirer les amitiés, de circonstances, des chefs d’Etat occidentaux. Qui ne se souvient de Berlusconi baisant la main de Kadhafi ou d’un Sarkozy veillant au confort du séjour parisien du guide ? Business is business. Ce même pétrole qui faisait ses amitiés et qui rendait de peu d’importance les colères du Libyen lambda sert de toile de fond à la guerre occidentale en cours.
Les Italiens découvrent que les Français ont pris beaucoup d’actions pétrolières du côté des insurgés de Benghazi et qu’ils risquent d’être les grands perdants de la guerre fossile en cours.
La Ligue arabe découvre qu’elle a servi d’alibi à une action qui va au-delà de la défense des civils. Les Italiens découvrent que les Français ont pris beaucoup d’actions pétrolières du côté des insurgés de Benghazi et qu’ils risquent d’être les grands perdants de la guerre fossile en cours. Il se passe donc quelque chose de grave, de lourd. Il semble qu’il est déjà trop tard pour que Kadhafi et sa turbulente progéniture en tirent un enseignement. Mais les voisins, c’est-à-dire nous, ont encore le temps de le faire. Dans le proche Japon, l’industrie du nucléaire vient d’essuyer une défaite hautement radioactive. Et il y a déjà un constat à en tirer : même si le nucléaire résiste aux radiations de Fukushima Daiishi, s’équiper de centrales nucléaires va être horriblement plus cher puisqu’il faudra investir encore davantage dans la sécurité.
Tewfik Hasni, dans un entretien passionnant, se risque à un pronostic : les centrales nucléaires ne verront pas le jour au Maghreb ! Tant mieux, diront beaucoup de Maghrébins. C’est qu’ils savent qu’ils ont un beau soleil. Et ils apprennent que cela deviendra beaucoup moins coûteux et infiniment plus sûr d’investir dans le renouvelable et d’éviter le nucléaire. Cette guerre que livre le Japon donne un enseignement net. Celle qui se déroule en Libye aussi Même si cela semble encore confus dans des esprits fortement et légitimement choqués de revoir des armées des anciens colonisateurs faire leur baroud dans le ciel du pays d’Omar El Mokhtar. On tirera le bon enseignement. Kadhafi, lui, est incapable de constater que l’énergie fossile qui a longtemps fait sa fortune au sens plein du terme est, en raison de son grand manque de discernement, la cause des infortunes actuelles du pays.