Affaire étonnante au tribunal de Rennes lundi. Un escroc qui promettait de multiplier les billets de banque avait été séquestré et violenté par ses victimes qui venaient de découvrir l’arnaque.
Mi-décembre 2006, à Rennes. Un Arménien rencontre, sur son lieu de travail, un Africain. Ils sympathisent et ce dernier lui propose une solution miracle pour se faire de l’argent. Le 24 décembre, il l’invite à une démonstration. Le Congolais lui demande un billet de 50 €, qu’il met dans une boîte avec un morceau de papier de la taille d’un billet. Il injecte des produits chimiques et secoue. Quelques minutes plus tard, il ressort deux billets de 50 € de la boîte ! L’escroc lui propose aussitôt d’aller dans un commerce tester son nouveau billet de 50 €. Aucun problème, billet accepté. L’escroquerie est connue sous le terme de « wash wash ».
[…] L’escroc propose alors à l’Arménien de rééditer la multiplication des billets, avec une somme plus conséquente. Rendez-vous est alors donné dans un hôtel, à Paris, quelques jours plus tard. L’Arménien apporte avec lui ses 18 000 € et espère repartir avec le double, voire plus. Mais prétextant que la personne qui devait apporter les produits chimiques miracles a été interpellée par la police, les escrocs substituent les 18 000 € de la boîte magique, tout en lui assurant que le processus n’est pas perdu. […] Les escrocs fixent alors un nouveau rendez-vous à leur victime. Le 9 janvier, un spécialiste viendra à Rennes pour finir l’opération. Mais il faudra rajouter 7 000 €. L’Arménien accepte et arrive à collecter les 7 000 €. Le spécialiste, un Camerounais, arrive à Rennes par le train et il est accueilli par des Arméniens, qui l’amènent dans l’appartement d’un ami. Mais quand ils découvrent que ce spécialiste a caché les 7 000 € dans ses sous-vêtements, ils comprennent enfin qu’ils se sont fait avoir. « Le chef de famille avait la honte de s’être fait duper et surtout d’avoir perdu l’argent de ses amis », souligne une avocate. L’escroc va alors être séquestré pendant 48 heures et violemment frappé à plusieurs reprises. Les victimes, devenues agresseurs, veulent récupérer leur argent. […](Merci à Cgrave)