Fdesouche

Zarzis, près de Djerba, est une plaque tournante de l’immigration illégale vers l’Europe. Reportage avec ses passeurs et clandestins.

Quand tu pars là-bas, tu reviens avec une belle voiture et une belle petite dame. Si tu as des enfants, ils sont automatiquement français. Ils n’ont pas pas cette malédiction, être nés ici.

Depuis le 14 janvier, ils sont 5 000, peut-être 7 000 à être partis. Au moins 23 sont morts. Moncef dit que le taux de réussite n’est pas négligeable, que les morts ne sont pas assez nombreux pour le décourager. Il dit que puisque les Européens viennent en Tunisie, pourquoi les Tunisiens n’auraient pas le droit eux aussi d’aller là-bas ? […]

La première vague de départs à la fin du mois de janvier a provoqué une grande controverse dans les journaux tunisiens : certains écrivaient que Leïla Trabelsi, l’épouse de l’ex-président tunisien Ben Ali, était derrière cette affaire, peut-être même finançait-elle les passeurs de Zarzis… depuis la Libye. L’opinion jugeait cette hypothèse plausible.

Fin février, les mêmes journaux avançaient une hypothèse moins confuse, appuyée cette fois-ci par le ministère de l’Intérieur : la Garde nationale tunisienne avait un peu délaissé le contrôle aux frontières maritimes pendant la révolution. La reprise en main a d’ailleurs été brutale : le 11 février, Liberté 302, une frégate de la Garde nationale tunisienne a foncé sur une embarcation. Bilan : 23 morts. Les survivants sont revenus à Zarzis. […]

Pour Malek, les passeurs de Zarzis ne font que remédier à cette anomalie qui consiste à refuser des visas pour l’Europe aux plus pauvres des Tunisiens. […]

Suite sur Rue 89

Fdesouche sur les réseaux sociaux