Selon l’Ifop, la majorité des sympathisants de l’UMP sont d’accord avec le mot d’ordre du chef de l’Etat, qui fait pourtant débat : «Dimanche, ni vote FN ni vote PS.» Gérard Larcher, le conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, et plusieurs ministres ou ténors de l’UMP ont indiqué que, pour leur part, ils voteraient PS sans hésiter si le choix se limitait à trancher entre PS et FN.
Dans quel état se retrouvera l’UMP si, dimanche prochain, une fraction de ses électeurs transgresse le «ni-ni» et apporte ses voix au FN ?
L’enquête de l’Ifop prouve que, sur le plan comptable au moins, Nicolas Sarkozy – convaincu, de longue date, que la bataille de 2012 se jouera à droite – a été entendu et apparemment compris. Du moins dans son propre camp. Si 71 % des électeurs de gauche disent désapprouver le «ni-ni» élyséen, 77 % des sympathisants UMP, en revanche, l’approuvent, ou le comprennent.
Et c’est aussi le cas de 61 % des sympathisants de Marine Le Pen (contre 39 % d’un avis contraire). C’est l’électorat populaire, que Sarkozy ne désespère pas de reconquérir, qui donne le plus raison au chef de l’Etat lorsqu’il refuse l’idée d’un «front républicain» (regroupant droite et gauche pour faire barrage au FN) : 73 % des artisans et commerçants, 55 % des ouvriers et 51 % des employés approuvent le mot d’ordre présidentiel. Un mot d’ordre que condamnent 63 % des membres des professions libérales et des cadres supérieurs. […]
La stratégie de Nicolas Sarkozy correspond pour la droite française, au-delà des cantonales, à un vrai tournant, dont les conséquences sont difficiles aujourd’hui à mesurer. En particulier, comment réagiront les 23 % de sympathisants UMP qui ne se retrouvent pas dans le mot d’ordre élyséen ? […]