Lancé en grandes pompes en octobre dernier par feu-le ministère de l’Immigration, le dispositif vise à faire de la «pédagogie» auprès des femmes intégralement voilées, avant la mise en oeuvre de la loi, le 11 avril. Un travail effectué par le collectif Ni putes ni soumises (NPNS) qui a reçu pour cela 50.000 euros de la ville de Meaux, dont le maire est Jean-François Copé. Des actions difficilement appréciables en terme de résultats.
Les participantes à la réunion de Rachida estiment que les femmes qui portent le niqab sont de plus en plus nombreuses dans les quartiers sensibles de Meaux.
«Pas plus tard que la semaine dernière, on m’a comparée à Kadhafi, en disant ensuite qu’il fallait le tuer». Pas paniquée pour un sou, Rachida Benahmed, la présidente du collectif Ni putes ni soumises (NPNS) de Meaux convient toutefois qu’elle paye un peu cher sa fonction d’«ambassadrice de l’égalité et de la laïcité»: «Je suis régulièrement menacée, on lance des fatwas [avis juridique islamique, ndlr] contre moi, j’ai même été molestée une fois» raconte-t-elle, imperturbable dans son sourire. Mais pas question de laisser faire «les intégristes» qui essaiment dans son quartier. Rien ne lui fera abandonner son combat pour la laïcité.
Avec une quinzaine d’autres «ambassadrices», des femmes de banlieue parisienne et de villes de province, Rachida Benhamed était donc chargée d’assurer les six mois de pédagogie réclamés par le législateur, avant que la loi sur la burqa n’entre en vigueur, le 11 avril prochain. […]