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Des questions, des questions, des questions…

Est-il permis de se poser quelques questions, sine ira et studio, sur le problème de l’immigration qui embrase l’opinion publique et qui trouve son plus dégradant symbole dans les débarquements (de clandestins, NDT) de Lampedusa ? Et ne devrait-on pas, pour développer une quelconque analyse, partir de définitions lexicales précises et honnêtes ?

Ne devraient-ils pas, en toute logique, rester dans leur pays et jouir de l’air de cette liberté supposée et à peine acquise, cultivant l’orgueil des bâtisseurs de routes? Plutôt que d’assumer, selon la loi, la condition aventureuse de clandestins?

Comment peut-on parler de réfugiés ou de personnes évacuées quand on évoque les milliers de migrants qui ne sont pas exposés a des persécutions ou des bombardements ? Ils ne semblent pas affectés par une guerre civile comme en Libye. Ne s’agit-il pas, pour le moment et en grande partie, de Tunisiens, de ceux qui ont déclenché la “révolution de jasmin” et mis en agitation l’Afrique du Nord et le monde arabe ?

Ne devraient-ils pas, en toute logique, rester dans leur pays et jouir de l’air de cette liberté supposée et à peine acquise, cultivant l’orgueil des bâtisseurs de routes ? Plutôt que d’assumer, selon la loi, la condition aventureuse de clandestins ? Protestant entre autres, éventuellement avec arrogance, contre l’inévitable désorganisation et contre les difficultés d’accueil de la part des Italiens, comme s’ils étaient victimes d’une quelconque promesse non tenue ? Jusqu’à susciter une intolérance profonde chez les plus exposés et les plus malchanceux des Lampédousiens?

Ne devons-nous pas, dans ce cas, prendre acte du fait que, sous prétexte d’un sanglant conflit en Libye, une autre guerre s’est déclenchée, à mains nues, dictée par la pauvreté et le rêve d’une vie meilleure ? Mais l’attitude la plus compréhensive et la plus solidaire, ajoutée au charme des minimisateurs professionnels, peuvent-ils annuler l’inquiétude d’un flux incontrôlable de déserteurs ?

Est-il raisonnable ou pas, de penser que le bouche à oreille pourrait motiver des populations bien plus nombreuses et difficiles que celles de la minuscule Tunisie à participer à l’exode elles aussi ?

N’y a-t-il pas le risque d’une rencontre droits contre droits : les droits abstraits de ceux qui arrivent et les droits consolidés de ceux qui résident sur leur propre terre ? Sans négliger le prix à payer pour la criminalité (toutes ces prisons vidées) et aux infiltrés du terrorisme. N’est-il pas nécessaire d’établir des règles telles, qu’en accord avec les gouvernements de l’autre rive, il soit possible de contrôler l’impressionnant phénomène ? Avec des reconduites à la frontière qui, en dépit de nos dénigreurs, sont appliquées par des nations de droite comme de gauche comme la France et l’Espagne ?

Ne faudrait-il pas une union sacrée (en français dans le texte, NDT), quelles que soient les appartenances politiques et de camps ?

Des questions, des questions et encore des questions, en attente de réponses censées.

Lorenzo MondoLa Stampa, 27/03/11 – Traduction : fdesouche.com

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