Les déclarations d’incidents enregistrées auprès de l’Observatoire pour la sécurité des médecins ont augmenté de 80% en 2010, selon l’étude annuelle. Au Conseil national de l’ordre des médecins, si on s’attendait à une progression – du fait notamment de la médiatisation de certaines agressions ces derniers mois –, on n’imaginait pas qu’elle serait aussi forte.
Agressions verbales, physiques, vols… au total, 920 incidents ont donné lieu à une déclaration l’an dernier, contre 512 dans l’édition 2009. Certes, avec 200 000 médecins libéraux en activité, de tels chiffres peuvent paraître peu élevés. Mais il faut savoir que de nombreux médecins, en cas d’agression, ne font pas la démarche de prévenir le Conseil de l’ordre (et surtout de déposer plainte), par manque de temps ou par crainte.
L’Ordre voit dans cette hausse des incidents le signe d’une évolution des relations entre patients et médecins.
“Les individus deviennent plus exigeants, voire violents, s’ils n’obtiennent pas le certificat médical, l’arrêt de travail ou l’ordonnance qu’ils souhaitent, ou si le temps d’attente est jugé trop excessif” , explique le docteur Bernard Le Douarin, coordonateur de l’Observatoire pour la sécurité des médecins. “Tous ces actes témoignent d’une dérive de la société, avec des individus qui considèrent n’avoir que des droits, et pas de devoirs” , analyse-t-il.