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Depuis février, Paris expulse jusqu’à 100 clandestins par jour en Italie. La ville costière, frontalière à la France, est sur le point d’exploser. Des Maghrébins sans aucuns documents sont chargés sur des trains en direction de l’Italie ou amenés physiquement jusqu’à la frontière.

Au premier rang quand il s’agit de montrer ses muscles à Kadhafi et bombarder la Libye. Caché dans un coin en revanche quand les réfugiés arrivent chez nous et même carrément prêt à les repousser d’où ils viennent, en espérant que seule l’Italie se charge du problème. C’est l’image de la France en ce moment. Et Vintimille, terre frontière entre les deux pays, est l’arrêt sur image parfait de cette situation surréaliste.

Il suffit de marcher dans les rues du centre-ville de Vintimille, à moins de dix kilomètres de la frontière avec la France, pour comprendre les réflexions que provoque la situation en Afrique du nord. La ville est désormais, depuis un mois, assiégée d’immigrés qui faisaient route vers le nord de l’Europe mais qui ont été ramenés en Italie par les autorités françaises. « Ils font la guerre pour le pétrole et nous devons en payer les conséquences » – explique un marchand de journaux près de la gare, pendant qu’il regarde les allées et venues des africains du nord -. « Maintenant, ça fait des jours et des jours que nous vivons sous le siège de milliers de Maghrébins qui vivent dans la rue en attente de je ne sais quoi ».

Une France donc qui agit comme un entonnoir et qui ramène en Italie tous les clandestins qu’elle trouve sur son territoire, en profitant peut être au passage de cette situation pour faire un peu de nettoyage interne : certains des clandestins ramenés provenaient justement de Paris. Il est arrivé que certains extra communautaires aient été ramené en Italie juste parce qu’ils avaient un ticket de caisse italien dans les poches. Les premiers clandestins sont arrivés le 15 février et, au jour d’aujourd’hui, la police en a identifié 3300 avec une moyenne d’arrivée d’une centaine par jour, même si sur les dernières 24 heures, le compte est passé à 200 par jour.

A ceux-là il faut ajouter toutes réadmissions effectuées dans notre pays par les autorités françaises, officielles ou non. Il semblerait en effet que souvent les immigrés arrêtés en France viennent, non officiellement, embarqués sur des trains en direction de l’Italie quand ce n’est pas purement et simplement une reconduite physique à quelques mètres de la frontière Italienne. En Italie, les clandestins théoriquement sont identifiées puis expulsés mais en réalité, compte tenu de la saturation des centres d’accueil, ils deviennent de potentiels hommes de mains à bas cout pour la criminalité.

A Vintimille la situation la plus préoccupante est à la gare, devenue désormais un dortoir, avec des conditions d’hygiène très limites, de sorte que le maire Gaetano Scullino a du rouvrir les locaux inutilisés de l’ex douane pour éviter que la ville ne se transforme en bivouac à ciel ouvert.

“Bien que nous soyons très occupés avec les activités liées au retour des clandestins – dit le directeur de la police des frontières Pierpaolo Fanzone – nous n’oublions pas les contrôles d’entrée dans le pays et les enquêtes, liées à la perpétration de crimes spécifiques tels que celui de passeur, qui portent les gens d’un coté ou d’un autre. Lors des seuls 10 derniers jours, en fait, nous en avons arrêtés huit avec l’accusation de faciliter l’immigration clandestine.

Des passeurs, eux aussi, de nationalité tunisienne, qui demandent jusqu’à 150 € pour un passage de l’autre coté de la frontière. « Ca fait cinq jours que je vis ici à Vintimille, dans la rue – explique Hamed – moi je veux juste rejoindre la France où j’ai des amis qui peuvent m’héberger. Nous sommes coincés ici, sans savoir quoi manger et où aller dormir. “Je croyais qu’il y avait du travail ici, mais ce n’est pas le cas – poursuit Jamel -. Je suis allé en France, mais ils m’ont ramené en Italie et maintenant je ne sais plus quoi faire”. Le système risque de faire tilt avec la police des frontières, car bien qu’elle ait déjà reçu des renforts, elle ne compte que seulement 80 hommes. «Même s’il y a eu une tendance générale à minimiser le problème, cela devient maintenant une urgence avec des perspectives incertaines, et ingérables” déclare Nicholas C., secrétaire provincial du syndicat autonome de la Police, qui appelle à une augmentation du personnel pour faire face à la situation.

“Nous avons également proposé l’utilisation de l’armée, comme à Lampedusa, en aidant les forces de police avec des fonctions de surveillance exclusive.” Les syndicats sont désormais également préoccupé par les problèmes de santé éventuels pour le personnel, qui risque des contagions à la tuberculose ou la gale comme cela déjà été le cas dans certaines prisons italiennes et centres d’hébergements. Et San Remo se rebelle aussi: “Que ce soit bien clair, nous les Libyens et les Tunisiens nous n’en voulons pas – déclare le maire Maurice Zoccarato – ils se les gardent, ici chez nous, il n’y a pas de place pour eux. Moi je dois penser à mes concitoyens et au tourisme qui fait vivre cette ville”. La crainte est que tout cela ne soit que le début.

Il Giornale – Traduction : Lafafsinonaki pour fdesouche.com (merci)

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