On a beau dire que la foudre ne frappe jamais deux fois au même endroit, mais parfois le sort s’acharne sur certains. Et Adnan Ergum, entrepreneur à Corre, en a marre d’être de ceux-là. L’homme en a assez de subir les assauts répétés des cambrioleurs dans son atelier à la sortie du village.
Perceuse, ponceuse, laser… « À chaque fois, tout disparaît », se lamente le patron de cette société créée avec son frère Attila il y a un peu plus de quatre ans. « Et nous devons racheter ou louer des outils pour pouvoir continuer à travailler », poursuit l’homme, dépité, qui avance un préjudice avoisinant les 20.000 euros au total.
Les vols ont commencé l’année dernière. En une semaine, l’histoire se répète à deux reprises. « Après le troisième cambriolage, j’ai eu des soupçons sur une personne », explique le chef d’entreprise, « je me suis rendu à son domicile et j’ai trouvé des morceaux de cuivres et des bidons devant sa porte ». Selon Adnan Ergum, après une brève explication, le présumé auteur des faits reconnaît avoir fait partie des expéditions nocturnes et accepte de suivre sa victime à la gendarmerie. « Il a été libéré quelques heures plus tard, sans être inquiété », poursuit Adnan Ergum avant de raconter le moment où, son frère et lui ont décidé de faire justice eux-mêmes. « Nous l’avons emmené dans un bois pour lui faire peur et pour qu’il nous dise ce qu’il avait fait du matériel. Après nous avoir proposé un arrangement, nous l’avons ramené chez lui. C’est tout. »
Seulement les frères Ergum ne se doutaient pas un seul instant que cette intimidation les ferait passer du statut de victimes à celui de coupables.
