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Le collectif «France, Horizon 2030», vient de publier un rapport intitulé «France diverse, France de demain» dans lequel il présente la synthèse de ses travaux sur les réformes qu’il estime indispensables pour que la France soit à l’image de la France «réelle» et «non pas sclérosée à laquelle certains s’accrochent encore». Plusieurs membres du collectif expliquent leurs motivations.

Les Français prétendument «de souche» ne veulent pas l’admettre, mais la France de demain c’est nous !

Le collectif, qui regroupe des associations de banlieues, des groupes «informels» de citoyens issus de la diversité ou des personnalités indépendantes, formule une cinquantaine de propositions qui, pour certaines, pourront paraître audacieuses, voire provocatrices. Programmes scolaires, politique étrangère, nationalité, droit de vote, discriminations, reconnaissance des communautés…, c’est une véritable refonte de la société française que souhaitent les auteurs du rapport.

Ainsi sur la toponymie. Pour Karim, certains noms de communes sont en total décalage avec la nature des populations qui y résident, surtout lorsqu’ils font allusion à la religion ou à l’histoire. «Saint Machin ou Saint-Denis appartiennent désormais au passé ! » s’amuse Fatoumata. Les noms des collèges et lycées sont également critiqués. «Debussy, Hugo ou Condorcet ? Il faut des symboles qui parlent aux jeunes issus de l’immigration» estime Pedro qui verrait bien des établissements scolaires au nom de Franz Fanon, le militant anticolonialiste ou de Mohamed Bouazizi, le Tunisien qui s’est immolé en décembre 2010.

Samir, cadre associatif, estime qu’il faut faire pression sur les élus actuels et futurs : «En cette période électorale, il faut mettre la classe politique au pied du mur. Nos voix compteront !». Mustapha renchérit : «La France d’antan, si elle jamais existé, est en voie de disparition. Le ballon de rouge, la baguette et le béret, sont au mieux objets de dérision, au pire des symboles d’exclusion».

Pour Fatoumata, les prénoms du calendrier complètement désuets comme René, Raoul ou Gaston devraient céder la place aux prénoms d’aujourd’hui et de demain comme Mamadou, Rachida ou Zinédine. «Vous en connaissez des Robert ou des Ernest dans nos classes ?» plaisante Mohamed, professeur des écoles en banlieue parisienne. Il ajoute « D’ailleurs quel sens cela a-t-il d’enseigner le Français à des élèves dont les parents sont majoritairement non francophones ?»

«La France ce n’est pas un peuple, une ethnie, un mode de vie, encore moins une culture, toute son histoire le démontre» affirme encore Nwankwo. «C’est un ensemble de citoyens aux appartenances multiples» ajoute-t-il. […]

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