Pouvait-il en être autrement ? Peut-on grandir au coeur de la cité Félix-Pyat (3e ) à Marseille, capitale mondiale du trafic de cartes bancaires, démontrer les plus grandes aptitudes à manier l’informatique et passer l’écueil de la délinquance en col blanc ?
En quelques années, Ali a sombré dans ces eaux troubles, avant d’atteindre les hauts sommets de la criminalité financière. L’enfant de Saint-Mauront est devenu une sorte de docteur ès carte bleue falsifiée, capable de reproduire ces moyens de paiement avec une facilité déconcertante.
En 2007 déjà, il s’était retrouvé mis en examen pour avoir détourné des milliers de numéros de cartes américaines au profit d’escrocs. Cette semaine, la Division économique et financière de la police judiciaire marseillaise a porté un nouveau coup d’arrêt à ses activités qu’il n’a semble-t-il jamais cessées. Avec l’aide de complices, Ali, 38ans,avait mis en place un système bien rôdé de fabrication et d’utilisation de “yes card”, des cartes permettant de débiter des comptes bancaires de tiers, à leur insu, dans des distributeurs de billets.
Parallèlement, l’escroc avait mis au point un dispositif permettant d’ouvrir des crédits immobiliers ou des crédits à la consommation grâce à une panoplie de faux documents qu’il concevait lui-même. Après six mois d’enquête, la PJ est passée à l’action pour arrêter l’ensemble du réseau et leur chef tout-puissant. Les enquêteurs ont interpellé Ali dimanche, à l’aéroport de Marignane, alors qu’il s’apprêtait à prendre l’avion pour Casablanca et rejoindre sa compagne, épousée il y a quelques semaines. […]