Mohammed Belabbas, 24 ans, n’a pas fait dans la nuance, pour nier le viol d’une voyageuse dans le TER Marseille-Vintimille, le matin du 4 octobre 2009. « Trente euros, c’est le tarif pour les fellations », a-t-il indiqué à la cour d’assises du Var, et il n’avait fait que s’offrir une relation tarifée avec une prostituée dans les toilettes du train.
Hier, les jurés varois ont fixé le tarif pour une agression sexuelle violente dans leurs trains : dix ans de réclusion, assortis de cinq ans de suivi sociojudiciaire avec obligation de soins psychologiques, sous peine de subir trois ans de détention supplémentaires.
Auparavant, la cour a entendu la réaction de la plaignante italienne aux déclarations de l’accusé. Manifestement bouleversée, elle est restée d’une dignité remarquable en apprenant qu’il la traitait de prostituée. « Cette personne m’a fait du mal. Je ne sais pas comment il arrive à dire ça. Sûrement pour se protéger. » Pour lui, outre les témoignages concordant des contrôleurs, la preuve essentielle du viol était le constat des traces laissées par un coup de poing sur le visage de la victime. « Pourquoi frapper quelqu’un qui accepterait de se prostituer ? Ces violences sont la preuve qu’elle a été contrainte, qu’elle n’était pas consentante », a-t-il conclu pour requérir douze ans de réclusion.
Elle a plaidé l’acquittement, tout comme Me Mousaf Belhiveche, qui avait trouvé des circonstances atténuantes dans les blessures profondes de l’enfance de l’accusé.
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