Le trésorier a démissionné, le président est contesté. Et les caisses sont vides. Présenté il y a un an, dans un grand élan d’amitié de tous les acteurs, le projet prend l’eau et surtout, l’argent n’est pas au rendez-vous.
Qu’il est loin le temps des sourires, des accolades, des certitudes. Il y a près d’un an, en mai, on procédait à la pose symbolique de la première pierre de la grande mosquée de Marseille, à St-Louis (15e). Le projet, confié à l’association “Mosquée de Marseille” était sur les rails. Mais un mois plus tard, en juin, le président Nourredine Cheikh était renversé par Abderrahman Ghoul au terme d’une assemblée générale houleuse. Que reprochait-on à Cheikh ? De ne pas assez communiquer et d’être cornaqué par la Ville. L’imam Ghoul prenait ainsi les commandes de l’association. Mais près d’un an après, rien n’a avancé.
Il faut 22 M€ (des dons uniquement) pour bâtir la mosquée, dont les travaux devaient démarrer fin 2010. Et les caisses sont toujours vides. Il faut dire qu’après la “disparition” de Cheikh, l’Algérie, qui devait mettre 7 M€, s’est retiré. À cause des affinités de Ghoul avec le Maroc ? (…)
Mais qu’avance l’imam Ghoul ? Après avoir promis (en décembre) du neuf pour mars, il ne communique plus. A-t-il fait une croix sur les pays musulmans ? Compte-il, comme on l’affirme, sur de richissimes particuliers. Un prince ? Un émir ? Mais si c’est le cas, un mécène (ou un pays) ne pourrait pas mettre plus de 20% de l’enveloppe. Car en finançant la totalité, il aurait la mainmise sur la mosquée. Ce qu’une charte, éditée avec le maire, interdit. Mais ce mécène existe-t-il vraiment ? Se manifestera-t-il quand les recours seront épuisés? Car des procédures ont été engagées. Le prix du bail (24000 € par an) serait sous-évalué? Les places de parking seraient insuffisantes? Extrême droite d’un côté, CIQ de l’autre, ont saisi la justice. Il ne faut plus parler de mosquée. Mais de mirage.