Chef d’une des grandes tribus libyennes, opposant à Kadhafi depuis 1977, Mustafa Amar Ben Salim affirme que près d’un millier de combattants islamistes sont avec la rébellion. Reportage de notre envoyé spécial. Benghazi veut y croire. Tous les soirs, des manifestations sont organisées sur le front de mer, devant le palais de justice, devenu symbole de la révolte.
Entre deux slogans scandés par une foule qui agite les drapeaux de la coalition – au hit-parade, celui de la France remporte le gros lot –, on se met en rang sous les ordres d’un imam qui officie pour la prière à grands coups d’« Allah Akbar ». Ici, on ne se mélange pas. Les hommes sont d’un côté, les femmes – voilées – de l’autre, sagement parquées entre des barrières sous la surveillance de quelques combattants en armes. Si les signes religieux ne sont pas signe d’extrémisme ou de fondamentalisme, le terreau est néanmoins riche pour les groupes islamistes même s’ils se font discrets.[…]
Le docteur Mustafa, comme on l’appelle, ne nie pas la présence de combattants islamistes dans les rangs de la rébellion. Mais, selon lui, il serait moins de mille, ce qui est déjà un nombre conséquent, quand la porte-parole du Conseil national de transition parle, elle, de moins de 25 combattants ayant autrefois appartenus à al-Qaida et sortis des geôles de Kadhafi. « Ce n’est pas étonnant, souligne le chef de tribu. Il y a un grand mouvement islamiste en Égypte. Je pense qu’il y a effectivement des gens qui viennent de l’extérieur pour combattre. » Il affirme que son fils, parti au front, les a vus. « Mais il est difficile de dire si quelqu’un est membre d’al-Qaida ou non. Porter une barbe ne signifie rien.[…]
(merci à Latine)