La contestation est repartie dans les rues de Tunis, avec une particularité nouvelle : la présence de plus en plus visible des islamistes. Lors de la dernière manifestation, vendredi, ils sont allés jusqu’à organiser le prêche en pleine rue. Un évènement jusque-là inimaginable dans le pays.
Depuis le 31 mars, un sit-in est organisé dans le centre de Tunis pour réclamer la démission du Premier ministre, Béji Caid Essebsi. Ce dernier est accusé de ne pas aller assez vite dans les réformes, notamment en ce qui concerne le démantèlement du système mis en place par l’ancien président, Zine el-Abidine Ben Ali
Profitant de la confusion et de l’affaiblissement du pouvoir, des groupes appelant à la constitution d’un État islamique ont fait leur apparition sur la Toile et dans la rue. À la tête de ce mouvement, se trouve le parti islamiste Tahrir. Apparu en Tunisie au début des années 1980 et violemment réprimé sous le régime de Ben Ali, ce parti prône le retour au califat et considère la démocratie comme une illusion entretenue par le système capitaliste mondial. Ses membres demandent la légalisation de leur mouvement, comme cela a été le cas de l’autre parti islamiste : Ennahdha. Ce dernier, longtemps interdit, a en effet été officiellement reconnu le 1er mars dernier, après avoir affiché des positions plus modérées.[…]
(merci à Mersur)