195 panneaux de la cité phocéenne ont été rebaptisés rue Marine Le Pen. Une bonne blague qui n’a pas fait rire grand monde.
Si l’objectif des auteurs de cet “attentat” nocturne était de délier les langues ou de faire grincer les dents, alors, on dira que l’opération est une parfaite réussite. Pour les éclats de rire espérés, par contre, il faudra repasser.
Hier matin, en effet, les Marseillais se sont réveillés, avec, au coin de leurs rues, une vision “cauchemardesque”, dixit Céline, une jolie prothésiste dentaire de 26 ans, plantée à l’angle de l’hôtel de Ville. Yeux écarquillés, à la limite de se pincer, la jeune femme désigne le panneau de l’ex-artère de la Coutellerie, rebaptisée pendant dans la nuit: “Rue Marine Le Pen, présidente de la République Populaire de France (2012-2017)”. Céline s’interroge à haute voix : “Au début, je me suis dit que c’était des supporters de Le Pen qui avaient voulu marquer le coup. Mais après réflexion, j’ai pensé qu’au contraire c’était fait pour alerter les électeurs sur le danger frontiste.” Et d’avouer : “Mais là, en fait, je ne sais plus trop ”
La réponse ? Ni l’un ni l’autre. Pas de message politique dans cette affaire, mais un canular monté par un collectif au nom évocateur, “FesseMan”. De lointains émules des “Yen Men” et de la bande d’Action Discrète (Canal +), qui ont déjà sévi ces derniers mois dans le Vaucluse et sur les Champs-Élysées. S’ils n’ont ni le talent subversif des premiers ni la causticité des seconds, ces joyeux drilles ne font en tout cas pas les choses à moitié. […]