On a mis les petits plats dans les grands hier après-midi à la mairie… Le mariage de Anass Benzi, Avignonnais de 24 ans, et Morgane Moulin-Traffort, Carpentrassienne de 18 ans, s’est tenu sous haute surveillance. Lorsque le couple a fait publier les bans, il avait annoncé vouloir que la jeune mariée porte le niqab (un voile couvrant le visage à l’exception des yeux) lors de la cérémonie. « C’est ma femme qui a voulu se marier comme ça », assure l’Avignonnais. Et ce, à la veille de l’entrée en vigueur de la loi interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public. Sont concernés les rues, les transports en commun, les commerces, bureaux de poste, hôpitaux…[…]
En plus de la dizaine d’invités, le couple s’est dit “oui” sous le regard des forces de l’ordre : polices nationale et municipale renforcées par une équipe de la Bac (brigade anticriminalité d’Avignon). « Je ne voulais pas d’une dernière fois avant l’application de la loi. Je suis là pour faire appliquer la loi de la République. Si elle s’était présentée vêtue du niqab, je ne l’aurai pas acceptée », indique Francis Adolphe, maire de la ville.
À sa sortie de la mairie, Pierre, le père de la mariée observe :
je ne savais pas qu’elle voulait se marier avec le niqab. Et si je l’avais su, je lui aurais dit non. Même si je comprends qu’elle puisse porter le voile. Moins son souhait de porter une burqa ou un niqab. Toutes les religions doivent savoir s’adapter et ne pas mettre les jeunes en danger en leur imposant des règles. » Et le père de famille de s’inquiéter : « il ne faut pas oublier que nous sommes dans un pays conservateur où la population a du mal à accepter les musulmans. Ma fille n’est pas l’abri d’un excité. Surtout à Carpentras.