Face à l’arrivée de plusieurs milliers de migrants d’Afrique du Nord, l’Italie invoque la solidarité de ses partenaires. Mais le 11 avril, les ministres de l’Intérieur et de la Justice des Vingt-Sept ont rappelé à Rome qu’en matière d’immigration, la règle du chacun pour soi s’impose.
“Tout cela, c’est de la pure agitation électoraliste, en Italie, mais aussi en France”, estime Patrick Weill, directeur de recherche au CNRS et spécialiste de l’immigration. “Car il n’y a pas d’arrivée massive, contrairement à ce qu’affirme le gouvernement italien et ce que laissent croire les images spectaculaires provenant de l’île de Lampedusa”
De fait, depuis la révolution tunisienne, en janvier, 25 800 personnes ont débarqué sur les côtes italiennes, ce qui est très peu au regard de la situation économique en Tunisie et de la guerre en Libye. Ce chiffre est d’autant moins spectaculaire en ce qui concerne la Botte, que l’Italie – devenue terre d’immigration – a régularisé, en plusieurs vagues, plus d’un million de sans-papiers ces dernières années. La dernière opération de ce genre date de 2009.
“Il n’y a en réalité aucun ‘fardeau’ à partager, ironise Patrick Weill, cet afflux est dans la norme et gérable.”