Des immigrés ? Quels immigrés ? Vu de France, c’est le problème de l’Italie et de personne d’autre. Les gros titres de la presse et des JT sont tous consacrés à l’intervention française en Côte d’Ivoire. En revanche, pas un mot ou presque sur les milliers de Tunisiens qui débarquent en Italie dans l’espoir de rejoindre la France, où les attend souvent leur famille : sur quelque 900 000 Tunisiens à l’étranger, les deux tiers vivent dans l’Hexagone. Pour Paris, la situation a été réglée une bonne fois pour toutes. La conduite à tenir est claire : l’espace Schengen n’abolit pas tous les contrôles aux frontières. […]
L’opinion publique, du moins celle qui daigne s’intéresser au sort de ces migrants désespérés, est divisée. Patrick Weill, directeur de recherche au CNRS, explique que la querelle entre la France et l’Italie, “c’est de la pure agitation électoraliste […]. Car il n’y a pas d’arrivée massive, contrairement à ce qu’affirme le gouvernement italien et à ce que laissent croire les images spectaculaires provenant de l’île de Lampedusa”, et il ajoute sans ambages qu’”il n’y a en réalité aucun ‘fardeau’ à partager : cet afflux est dans la norme et gérable”. […]
La Stampa via Courrier International