A Strasbourg, capitale européenne, que le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan a lancé sa campagne électorale pour les législatives du 12 juin 2011. Il s’est inquiété de «la montée de l’islamophobie» et a incité la communauté turque de France à participer à la vie politique et sociale.
La foule n’a pas arrêté de couper son discours par un unique slogan : «Türkiye Seninle Gurur Duyuyor !» (La Turquie est fière de toi).
Tout était prévu mardi soir au Hall Rhénus, pour cette cinquième «rencontre européenne avec
la communauté turque» de Recep Tayyip Erdogan, premier chef de gouvernement turc à se prêter à l’étranger au jeu du spectacle à l’américaine. Hymnes nationaux turc et français, confettis, chants populaires, projection d’un film sur les premiers immigrés turcs en Europe, invités VIP, et, surtout une foule de près de 7 000 personnes venues de tout le Grand Est et d’Allemagne. […]
Le Premier ministre Erdogan s’était déjà adressé aux communautés turques à Cologne, Bruxelles, Paris et tout dernièrement à Dusseldorf, rencontres lors desquelles il avait appelé les Turcs à s’intégrer dans leurs sociétés d’adoption tout en préservant leur culture d’origine. Cette tradition n’a pas changé pour la rencontre strasbourgeoise : M. Erdogan a également appelé les originaires de Turquie à apprendre «très bien» la langue française, mais aussi une autre langue étrangère en plus du turc. «Participez à la vie politique et sociale en France ! Soyez plus actifs dans les conseils municipaux» a-t-il lancé à la foule.
Considérant que «l’islamophobie est aussi dangereuse que le racisme», M. Erdogan n’a pas non plus manqué de critiquer, sans toutefois le nommer une seule fois, le président Sarkozy. «Notre attitude en Libye n’est pas celle d’un voleur de butin. Nous ne voyons pas en Libye des puits de pétrole ni de minéraux, mais nos frères et une civilisation commune», a-t-il martelé au sujet des premiers pays qui ont décidé de bombarder les forces du colonel Kadhafi.
