Le président de la République, Nicolas Sarkozy, n’assistera finalement pas à la cérémonie de béatification de Jean-Paul II, le 1er mai prochain au Vatican. L’évêque d’Evry, Mgr Michel Dubost, estime que le président a voulu «prendre un peu de distance» après de longues polémiques autour de la question de la laïcité.
Notre pays a été marqué par les guerres de religions. Il ne faut pas en rajouter, parce que c’est un sujet sensible. Et ce n’est pas la peine, même pour dire des choses importantes, de diviser les Français.
Depuis le début de son mandat, Nicolas Sarkozy a, à plusieurs reprises, donné des signes de proximité avec le christianisme et le catholicisme en particulier. En a-t-il trop fait ou pas assez ?
Il est difficile de vivre ensemble si on ne sait pas d’où on vient. Non pas pour reproduire le passé, mais en essayant de retrouver des racines communes. Je crois que le président Sarkozy a été tout à fait sensible à ça. Et tout homme ou toute femme élu président de la République se posera la question de ce qui fait que les Français peuvent être réunis, qu’il s’agisse du passé, du présent et de l’avenir. C’est un équilibre très difficile à trouver. Nicolas Sarkozy l’a cherché. Est-ce qu’il l’a trouvé, est-ce qu’il a utilisé les bonnes formules; c’est une autre question. […] Il a reconnu que la France avait des racines chrétiennes. Monsieur Jospin et monsieur Chirac avaient refusé de le dire, ce qui était quand même très surprenant. […]
Seriez-vous par exemple favorable à un financement par l’Etat de mosquées pour mettre fin aux prières de rue, qui ont fait polémique récemment ?
Les prières dans la rue, c’est un phénomène tout à fait marginal, il ne faut pas nous bassiner avec ça. J’ai été vicaire à Paris, très proche d’une église qui s’appelle le Saint-Esprit. C’est une église qui date des années 1930. On a bien trouvé des systèmes, à ce moment-là, pour que cette église puisse exister. […]
