Le coup est classique. L’attitude du prévenu à l’audience, beaucoup plus surprenante. Drôle, même.
Anis Hamila, 25 ans, comparaissait jeudi devant la 5e chambre correctionnelle pour dénonciation mensongère. Le 5 février 2008, la voiture qu’il avait prêtée à un quidam – dépourvu de permis – se retrouvait impliquée dans un accident. Le propriétaire ira déclarer son véhicule volé, pour s’éviter des ennuis. Raté. Car la supercherie sera vite repérée.
Voici donc Anis Hamila dans le box des détenus, lui qui est par ailleurs incarcéré pour cinq ans. Pourtant, il l’annonce tout de go : « Je sais même pas pourquoi je suis là. » « Vous ne voyez pas pourquoi c’est un délit de mentir à la gendarmerie?, réplique la présidente Colette Moreau-Zalma. Vous avez fait une fausse déclaration : c’est un mensonge! » « Si vous voulez… » Le garçon a une seule préoccupation : « Comment je fais pour récupérer ma voiture? » Mais son intérêt s’éveille soudain quand le procureur Mario Agneta requiert deux mois de prison.
Deux mois pour ça!, s’exclame-t-il. Vous pouvez même mettre 10 ans, ça vaut rien du tout. Vous vous prenez pour qui? Il est là-haut, celui qui juge! […]
