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La place de l’islam dans notre société avive  le débat  sur la présence étrangère sur notre territoire. Les deux phénomènes sont liés car ils se développent en même temps et occupent dans notre espace culturel et public une place de plus en plus importante. Ainsi sont réunies les conditions d’un choc identitaire que l’on ferait bien de ne pas occulter. Faut-il être aveugle pour ne pas voir l’inquiétude de nos compatriotes et sourd pour ne pas entendre leurs protestations ?

L’expansion de la culture musulmane dans la vie publique et l’introduction de ses pratiques dans notre ordre juridique sont-ils compatibles avec les valeurs et principes qui fondent notre organisation sociale ? (…)

Pratiqué par une communauté en expansion, l’islam n’a plus aucune raison de se montrer discret et le développement des pratiques musulmanes, si éloignées de nos principes et traditions, porte les germes de tensions inévitables, les plus difficiles à surmonter. (…)

Comment s’étonner que l’immigrant qui transporte sa culture et milite pour en imposer le respect puisse être assimilé à un “envahisseur” ? (…)

Ainsi, dans les années 1960, toute politique d’assimilation des nouveaux flots d’immigration, considérée comme un rapt identitaire, fut rejetée au profit de mesures d’insertion – notion sociale – dont on voit aujourd’hui le résultat dans nos banlieues révoltées. Grave erreur car la majorité des arrivants d’origine maghrébine, au nationalisme perturbé par la guerre d’Afrique du Nord, construisirent leur identité autour de l’islam. Le communautarisme était installé et aucune des mesures d’intégration qui suivirent ne fut en mesure de le combattre. (…)

A défaut d’agir, nous risquons d’être pris au piège de nos propres travers qui nous font confondre égalité et égalitarisme. Raisonner en termes identiques pour fixer le statut d’une religion majoritaire, fondatrice de notre civilisation et celui d’une religion importée, missionnaire et expansionniste, serait lourd de conséquences car ce serait consacrer la transformation de notre société. Une telle responsabilité ne saurait être exercée sans mandat de la nation.

Claude Valleix, préfet honoraire

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