Un an après le discours sur l’égalité des chances de Nicolas Sarkozy, l’Institut régional d’administration (IRA) de Lille a créé en 2009 sa classe préparatoire intégrée. La preuve que la fonction publique d’État s’ouvre à la diversité, comme en témoigne Samira Sedikki, élève de la promotion 2010-2011.
Avez-vous souffert, dans votre parcours scolaire et/ou professionnel, d’un manque d’égalité des chances ?
J’ai grandi et vécu à Bobigny, en région parisienne. Mais j’ai la chance d’avoir vécu dans une famille originaire d’Algérie où les sept enfants ont tous fait des études.
Et en tant que femme, je trouve que j’ai été moins confrontée à la discrimination. Après un cursus littéraire basique et un DEUG de philo, je n’ai aucune difficulté à m’insérer. Mais j’ai très vite compris qu’il valait mieux mettre une autre adresse que celle de Bobigny sur mon CV et je me souviens encore des moqueries de certains enseignants de mon lycée quand j’ai dit que j’allais envoyer un dossier à la Sorbonne… C’est vrai que j’ai rencontré de nombreux jeunes qui n’arrivaient pas à décrocher ne serait-ce qu’un entretien parce qu’ils habitent en Seine-Saint-Denis, ça m’a révoltée.
Que vous apporte le fait d’être élève de la classe prépa intégrée ?
Une fois le dossier accepté et à l’issue d’une sélection, on est ici comme dans un cocon. C’est un dispositif qui permet de se poser un an pour préparer son avenir, sans avoir à se soucier des difficultés économiques. L’institut prend à sa charge le logement, pour moi c’est en résidence universitaire. On nous fournit un ordinateur portable, des ouvrages. Je perçois une allocation diversité de la préfecture (2 000 E par an) ainsi que 300 E sur l’année de l’IRA. C’est un coup de main très appréciable même s’il faut tout de même avoir une bourse à côté pour vivre, ou comme moi, les allocations de demandeur d’emploi. Surtout, nous bénéficions ici d’une formation de très grande qualité, d’un accompagnement et d’un encadrement efficace. Tout cela contribue à nous tirer par le haut. (…)
Merci à BobbyW