Tous les partis ne portent pas exactement la même idéologie…La percée du Parti des Vrais Finnois lors des législatives de ce week-end en Finlande rappellent que l’extrême droite voit son audience s’élargir en Europe depuis une dizaine d’années, dans des pays prospères ou en pleine crise économique. Pour deux raisons principales, assure Pascal Perrineau, directeur du Cevipof et spécialiste de l’extrême droite.
Il y a eu une mutation socio-économique énorme, avec le passage des sociétés industrielles à une société post-industrielle», avec ses corolaires «chômage de masse» et «délocalisation de pans entiers de l’industrie» qui n’ont pas été réglés. L’autre facteur, c’est l’interrogation identitaire, de plus en plus prégnante. «Qu’est-ce qui fait “le vivre ensemble” et l’identité des sociétés de plus en plus ouvertes au niveau politique, social, culturel et religieux ?» détaille le chercheur. A ces problèmes, les partis traditionnels peinent à apporter des réponses, tandis que les formations d’extrême droite, «ministères de la parole», font dans la gestion des inquiétudes […]
L’extrême droite moderne : «C’est l’extrême droite post-industrielle qui s’est adaptée aux inquiétudes et aux malaises des sociétés», explique Pascal Perrineau. Ses têtes de proue, ce sont Marine Le Pen en France, Geert Wilders, président du PVV aux Pays-Bas ou Toni Brunner, président de l’UDC en Suisse. Des politiques plutôt jeunes, plutôt ouverts sur les questions de société […]
L’extrême droite traditionnelle : Celle qui est «dans la nostalgie des régimes autoritaires» comme les Phalanges en Espagne, les néo-fascistes du MSI en Italie ou le NPD allemand. On en trouve aussi en Suède, de manière résiduelle […]
L’extrême droite spécifique de l’Europe centrale et orientale : Ces formations sont souvent plus radicales. Leur discours plus violent envers les immigrés. Elles sont marquées par «le problème spécifique des minorités et des délimitations de frontières» après la Première Guerre mondiale. En Roumanie, en Hongrie, en Bulgarie, en Slovaquie, il y a des revendications territoriales et les mythes de «la Grande Hongrie» […]