Malika Sorel, sociologue et membre du Haut Conseil à l’intégration, estime que «sur l’intégration, la France fait trop de concessions» et qu’il faut «rompre avec l’idéologie victimaire» en matière d’immigration. Elle vient de publier Immigration-Intégration, le Langage de vérité (Mille et Une Nuits).
Nous ne portons pas le même regard sur les immigrés africains que sur les Européens arrivés ici avant eux. Avec les Italiens, les Polonais, les Portugais, la France était exigeante, et elle avait raison de l’être. Elle ne l’est plus avec les nouveaux venus.
Dès le début de votre livre, vous distinguez l’insertion de l’intégration. En revanche, vous parlez peu d’assimilation. Pourquoi ?
Les mots sont importants. L’insertion, c’est l’obligation de respecter les normes collectives d’une société, les règles du “bien-vivre ensemble”, même si l’on ne partage pas la même culture. C’est ce que font les expatriés français à l’étranger, par exemple. L’intégration, c’est plus profond : c’est le fait de se sentir concerné par une communauté de destin avec les Français. Cela se traduit, concrètement, par la transmission à ses propres descendants des fondamentaux qui composent le noyau identitaire français, ce que l’on nomme le legs ancestral. C’est un long processus qui, lorsqu’il réussit, aboutit à l’assimilation, concept qui a été victime d’un procès en sorcellerie tout à fait injustifié ! […]
Sous la pression d’une minorité “bien-pensante”, nos dirigeants, droite et gauche confondues, ont renoncé à transmettre à ces populations les codes indispensables à leur intégration. Nous laissons s’implanter en France des communautés revendiquant des privilèges et s’excluant elles-mêmes de la nation. Ce qui, finalement, ne satisfait personne : ni les immigrés, convaincus qu’ils sont discriminés parce qu’on le leur répète, ni les Français, qui souffrent de ces désordres. […]
L’État accorde la nationalité française à des personnes dont il n’est pas encore certain qu’elles soient véritablement intégrées…
Vous voulez dire qu’il y a trop de naturalisations ?
[…] L’octroi de la citoyenneté française doit venir valider la réussite du processus d’intégration, qui conduit à l’assimilation. Prétendre que l’on peut être français sans être porteur de l’identité française est mensonger, comme il est mensonger d’affirmer qu’octroyer le droit de vote aux étrangers favoriserait leur intégration. Le taux d’abstention est extrêmement élevé parmi les populations issues de l’immigration. […]Valeurs actuelles (Merci à Arbre sec)