Dimanche, le « train de la dignité » est resté à quai à Vintimille, mais Karim et Zinelabidine ont réussi à passer la frontière. Et à voyager sans être inquiétés.Menton, gare principale, dimanche à 23h44. Trois jeunes Tunisiens sautent à bord du dernier train pour Cannes-La Bocca. Deux d’entre eux traînent de lourds bagages. Ils viennent de passer la frontière franco-italienne à pied. Quatre heures de marche ardue « par la montagne », sourient Karim et Zinelabidine, en montrant leurs pieds gonflés. Ils sont exténués. Mais confiants. Pour eux, le permesso di soggiorno délivré par l’Italie change tout.[…]
Aucun train ne circulait aujourd’hui. Alors, on est passés par la montagne avec trois amis », raconte Zinelabidine, 19 ans. Le chemin de traverse ? Il connaissait, pour l’avoir déjà emprunté par le passé. […]
On est encore en colère contre Ben Ali et les Trabelsi. Ils ont volé, racketté la population ! »
Alors pourquoi fuir cette Tunisie désormais libre ? « Parce qu’il n’y a plus d’argent là-bas », affirme leur discret compagnon de route, venu de région parisienne.
Karim et Zinelabidine ont donc affronté la galère des clandestins. « 3-4 jours sans manger ni dormir ou presque, 15 sans se doucher [.… ]»