Pour le recteur de la mosquée de Lyon, Kamal Kabtane, on prépare l’enterrement du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) qui n’a pas suivi le gouvernement français dans ses débats sur l’identité nationale ou sur l’Islam récemment.
Tout le monde sait que les prochaines élections nationales françaises vont essentiellement se concentrer sur l’Islam et les musulmans en France. L’absence d’une institution représentative forte des musulmans de France va permettre de stigmatiser encore plus la communauté musulmane, pour en faire le bouc émissaire de la prochaine campagne électorale.
Kamal Kabtane, se demande si le CFCM ne vit pas «ses derniers instants ? Telle est la question que nous sommes en droit de nous poser, aujourd’hui, compte tenu des soubresauts qui ne finissent pas de le secouer depuis la fin de l’année dernière.»
Il pense qu’à présent «rien ne semble plus aller, malgré la volonté du président actuel du CFCM de vouloir faire comme si la non-participation aux prochaines élections de la FNGMP et de l’UOIF n’avait aucune conséquence sur l’avenir du CFCM ; le bateau prend l’eau et la fin semble proche.» […]
Cette supposée mise à mort du CFCM, dans sa version actuelle, ne signifierait-elle pas en fait son évolution vers «d’autres ambitions et, pourquoi pas, créer un pôle de représentation musulmane dans laquelle se retrouveraient côte à côte des associations cultuelles, culturelles, sociales, etc. ; une sorte de CRIF musulman.» Pourtant, selon le recteur, «cette situation risque de créer, à l’intérieur de la communauté musulmane de France, un imbroglio inextricable, et qui va la déstabiliser à un moment où le débat sur la laïcité et l’Islam va produire ses effets». […]