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Au festival Histoire d’avenir, qui était organisé ce week-end à Nantes, était présenté, entre marché créole et concerts de musique, le projet de construction d’une réplique d’un bateau négrier.
Pourquoi/comment

L’association Les Anneaux de la Fraternité – le bateau pédagogique, porte un projet de construction de la réplique de l’Aurore, un bateau négrier long de 35 m du XVIIIe siècle. N’est-ce pas utopique ?

« Non » répond fermement Dieudonné Boutrin, le président de l’association à l’origine du projet. « Cela ne l’est pas plus que ne l’était au départ le Mémorial à l’esclavage en passe de devenir une réalité sur le quai de la Fosse. » (Inauguration programmée en décembre prochain). « Un grand nombre de personnes s’y intéresse en France mais aussi outre-Atlantique », affirme le même homme qui fait valoir des accords de partenariats internationaux, notamment avec l’association américaine de la culture créole qui « financera une partie du coût estimé à 7 millions d’euros. »

Quelle peut-être l’utilité d’un tel bateau ?

C’est un outil pour mieux toucher du doigt l’histoire de l’esclavage et de la traite négrière. « La traite négrière a, durant près de cinq siècles, coûté la vie à des millions d’hommes, de femmes et d’enfants, capturés et embarqués sur les océans pour être vendus comme esclaves. Ce commerce a enrichi de nombreux ports européens, dont Nantes premier port négrier français. »

Le navire permettra de jeter un pont entre le passé et l’avenir. Surtout, il fera le lien entre tous les pays qui ont été concernés par la traite négrière. « Avec ce bateau, on dépasse les frontières et on relie tous les continents concernés, Europe, Amérique (notamment Antilles) et Afrique », souligne Dieudonné Boutrin, qui rajoute, « à mes yeux, le mémorial de l’esclavage ne peut pas vivre sans notre bateau. » Le navire rendra visible l’histoire de la traite comme le font les châteaux et les donjons pour l’histoire de France.

Quand la construction démarre-t-elle ?

« Dans un an, si on ne nous met pas de bâton dans les roues », estime Dieudonné Boutrin. Dès la fin de l’année, j’achète le bois nécessaire à la construction qui doit avoir lieu sur une des cales des ex-chantiers navals sur l’Île de Nantes. La Maison des hommes et des techniques (anciens de la navale) nous aide. Nous avons déjà obtenu le soutien de Jean-Marc Ayrault ou encore celui d’Octova Cestor. Nous avons d’ailleurs eu une subvention de 40 000 € pour l’étude technique. Mais, aujourd’hui, on demande que la Ville s’engage clairement à la construction par le versement d’un euro symbolique et via une convention. Nous voulons avoir l’assurance de pouvoir utiliser une cale pendant cinq ans. »

Maville.com

Merci à bardamu

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