On l’appelle “le village des migrants”. En arrivant sur la petite place de Riace, ce village du fin fond de la Calabre perché sur une colline, non loin de la côte, on comprend vite pourquoi.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=quBo4DjWzpA[/youtube]Les fillettes qui courent en criant, en cet après-midi presque estival, sont éthiopiennes, érythréennes ou somaliennes. Comme leurs mères qui veillent sur elles depuis l’atelier de couture, un peu plus loin. Ce n’est pas pour rien qu’à l’entrée de Riace, le panneau indique “ville d’accueil” et qu’il y a quelques jours, L’Osservatore Romano, le quotidien du Vatican, a cité cette bourgade comme un exemple à suivre vis-à-vis des immigrés.
Alors que d’un bout à l’autre de l’Italie, les Tunisiens arrivés ces dernières semaines à Lampedusa sont rejetés, le maire de Riace, Domenico Lucano, a fait savoir au gouvernement que sa commune était prête à en accueillir une partie. (…) Ces étrangers arrivés de la mer constituent une aubaine pour un village en voie de dépeuplement. Riace comme tant d’autres communes calabraises est déserté par ses habitants, partis chercher fortune ailleurs.(…)
Une association se charge de repérer les logements vides et de les remettre en état pour l’accueil des réfugiés. Ceux-ci ne sont pas laissés seuls. En attendant les subventions pour les demandeurs d’asile qui tardent systématiquement, des bons sous la forme d’une sorte de monnaie locale, à l’effigie de Gandhi, Luther King ou Che Guevara, circulent librement dans le village. Au moment où l’argent arrivera, les magasins demanderont à être réglés directement à la commune.(…)
(Merci à Eurokaner)