Comme 200 000 autres Tunisiens, ils ont été poussés hors de leurs frontières avec la Révolution du Jasmin. Depuis janvier, près de 500 réfugiés survivent dans les rues de la capitale. D’abord dispersés dans les différents jardins ouverts la nuit, ils se sont regroupés, depuis le 12 avril, dans un parc situé derrière la porte de la Villette (XIXe).
“Je leur ai conseillé de s’installer là parce qu’ils ne dérangent personne et que ça m’évite de courir les rues pour les nourrir”,
explique Miladi, un Tunisien de 42 ans qui vit à Paris depuis vingt-cinq ans. Autour de ce campement de fortune, la solidarité s’est organisée. Chaque jour, des compatriotes vivant en France leur amènent de quoi survivre : pain, eau, fruits…
“Nous sommes venus ici en quête de liberté et de travail, raconte Camel, 37 ans, qui a laissé femme et enfant au Maghreb. Mais sans papiers, impossible de travailler.” Imed, 20 ans, a vu son rêve s’effondrer en quelques jours :
“La Tunisie est un pays accueillant. On t’offre un thé, des gâteaux et parfois même un toit. On n’aurait jamais pensé qu’en venant ici, après ce que l’on a vécu, on dormirait dehors et que l’on serait affamés. Berlusconi va donner des titres de séjours, et Sarkozy ne fait rien.”