Cinq ans et demi après les faits, la cour d’appel de Paris a accordé mercredi matin un non-lieu aux deux policiers renvoyés en octobre dernier devant le tribunal correctionnel dans l’enquête sur la mort de Zyed et Bouna, en 2005, à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).Mais les familles des deux adolescents ne veulent pas en rester là. Leur avocat, Me Jean-Pierre Mignard, a annoncé qu’elles allaient déposer une citation directe pour «mise en danger délibérée de la vie d’autrui» contre les policiers.
L’objectif est d’obtenir une audience publique, durant laquelle la quinzaine de policiers concernés par les faits seraient entendus par le tribunal de grande instance de Bobigny. «Qu’est-ce qui justifie que 15 fonctionnaires de police se jettent à la poursuite d’enfants en plein après-midi, alors qu’aucune infraction n’a été commise, les affolant, les poursuivant et les cernant à proximité d’un site mortellement dangereux ?», s’est interrogé l’avocat des familles.[….]
En revanche, l’avocat des familles s’est indigné. «C’est une justice de peur qui a été rendue ce matin», a affirmé Me Mignard sur France Inter. Mais «nous irons jusqu’au bout», a-t-il ajouté, accusant le parquet de n’être «pas indépendant» et «pas impartial». «C’est un parquet complètement dépendant du pouvoir politique. Le pouvoir politique a toujours une responsabilité dans un dossier ô combien surveillé !», a-t-il dénoncé.[….]