Selon une étude, publiée jeudi 28 avril par l’Insee, sur les revenus et le patrimoine des ménages, le niveau de vie des descendants d’immigrés en France est inférieur à celui des enfants de parents nés français. L’étude montre que les enfants d’immigrés sont davantage exposés à la pauvreté mais les écarts peuvent varier fortement selon leur origine : le risque d’être pauvre se révèle ainsi plus élevé pour les descendants d’immigrés africains que pour les descendants d’immigrés d’Europe.
En 2008, 21,1 % des descendants directs d’immigrés vivaient en dessous du seuil de pauvreté (établi à 60 % du niveau de vie médian), contre 10,6 % des Français nés de parents français, et 28,5 % des immigrés. Le niveau annuel moyen des revenus d’un descendant d’immigrés s’élevait à 19 570 euros en 2008, soit 10 % au-dessus de celui des immigrés (17 820 euros), mais 14 % en dessous de celui des Français de parents nés français (22 810 euros).
Ces chiffres ne concernent que la France métropolitaine, où une personne sur dix est descendante directe d’immigrés, c’est-à-dire qu’elle est née en France d’au moins un parent immigré, rappelle l’Insee dans son étude.
Le niveau de vie moyen des descendants d’immigrés est notamment pénalisé par la jeunesse relative des descendants d’immigrés qui vivent en France, qu’ils soient français ou étrangers : 35 % d’entre eux ont moins de 18 ans, contre 22 % chez les Français nés de parents français, et 6 % chez les immigrés.
L’étude met surtout évidence des écarts non négligeables selon l’origine des parents immigrés : l’écart de niveau de vie par rapport aux Français de parents nés français n’est que de 1 % pour un descendant d’un ou deux parents originaires d’un pays européen, mais il atteint 30 % lorsque le ou les parents ont émigré d’un pays d’Afrique. Pour l’Insee, ces différences s’expliquent notamment par “l’ancienneté” de l’immigration : les vagues d’immigration de l’Europe vers la France étant plus anciennes que les vagues d’Afrique, le temps a favorisé le processus d’intégration. (…)
Consulter l’étude 2011 de l’Insee sur “Le niveau de vie des descendants d’immigrés