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Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte, Liban, Jordanie, Syrie : des relations entre l’Union européenne et ces pays, tout est à repenser, tout est à rebâtir. Le désastre tient en trois mots : condescendance, inculture, occidentalo-centrisme. Et l’avenir repose sur trois autres : fraternité, équité, responsabilité. Nous en sommes loin !

[…] Pour cela, il faut d’abord de la fraternité, trop souvent absente des relations personnelles, institutionnelles, étatiques, interrégionales avec nos interlocuteurs, qui en donnent beaucoup et en reçoivent peu. Cette fraternité, qui n’est pas naturelle chez les peuples du nord de la rive, alors qu’elle est culturelle chez ceux «du sud», n’est de fait pas une option. Que nous y soyons enclins ou non, nous devons la développer fortement et l’entretenir, car elle contribue aux réparations historiques que nous devons à «nos amis». […]

Il s’agit également de mettre en pratique une équité active, qui ne se limite pas, comme il est d’usage, aux belles paroles. […] Celui qui observe de manière un tant soit peu objective les discriminations infligées à nos amis en matière de visas, d’accueil de délégations, de coopération universitaire et scientifique, de circulation des artistes et des étudiants, pour ne citer que ces exemples, est au contraire pris de vertige devant ces torts supplémentaires que nous ajoutons chaque jour. Et, réciproquement, la dignité avec laquelle ces torts sont supportés par lesdits amis nous épate…

Il faut enfin, et surtout, développer la culture européenne de la responsabilité à l’égard de tous les pays concernés et de leurs citoyens. […] Or, comme le souligne le philosophe espagnol Reyes Mate : «La meilleure manière de prouver qu’à l’avenir on veut bien faire les choses est de reconnaître que ça n’a pas été le cas par le passé. Or cette reconnaissance se traduit en responsabilité. Il ne serait pas faux d’interpréter toute la haine actuelle comme le résultat de la souffrance causée par un passé d’oppression, quelle que soit sa forme. Nous, nous l’avons oublié, mais eux, ils ne l’ont pas oublié. (1)» […]

Libération

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