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La révolution arabe n’a pas gagné Genève. Les candidats portant des prénoms comme Mohamed, Aïssa, Walid ou Jamila n’ont souvent pas été élus dans les Conseils municipaux des 45 communes lors des élections du 13 mars. Ils terminent leur course électorale en queue de liste, victimes de biffages et d’apports de voix hors parti quasi inexistantes. Ce sont sur les listes de gauche que l’hécatombe est la plus spectaculaire.

«Je m’attendais à être biffée», raconte Lucia Dahlab, qui a été largement médiatisée pendant la campagne en raison de son insistance à porter le foulard islamique. Elle a été servie, puisque c’est la candidate la plus tracée sur la liste des Verts. «Sur les affiches électorales, on a même arraché ma tête.» Elle n’en nourrit aucune amertume et, de sa voix joyeuse, se dit ravie de la campagne. «C’est un travail de longue haleine pour faire accepter sa différence. Moi, je cumulais les handicaps puisque les Conseils municipaux sont généralement remplis d’hommes blancs et chrétiens.

Même auprès des gens qui me connaissent et qui m’apprécient, il y a eu des réactions négatives à cause de ma volonté de porter le foulard dans une enceinte politique.»

Gênant pour la gauche

En Ville de Genève et à Vernier, les deux plus grandes communes du canton, les candidats aux noms étrangers les plus biffés figurent sur des listes de gauche. Un paradoxe qui s’explique par le fait qu’une liste très marquée à droite, style UDC, présente peu ou pas de tels candidats. C’est cependant gênant pour la gauche, qui milite bruyamment pour le multiculturalisme et dont une partie des électeurs, dans le secret de l’urne, tracent les gens aux noms exotiques. Le fait qu’il y ait beaucoup d’étrangers dans une commune, dont une bonne partie a le droit de vote, ne change pas la donne. (…)

Tribune de Genève

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