Mehdi et Badroudine, du Bondy Blog, ont suivi le défilé du 1er Mai du Front National.
Il est temps de fuir cette sinistre pièce. Il est temps de sortir de ce triste décor bleu-blanc-rouge. Jusqu’à maintenant, on espère que cette pièce n’est en fait qu’un sale cauchemar…
La porte du métro s’ouvre. Ils sont quelques-uns à en sortir. Ils portent, pour la plupart, des sacs-à-dos. Ils ont le crâne dégarni par la calvitie guerrière. Ils prennent la première sortie. Ils veillent à leurs arrières, regardent à gauche, à droite. Méfiants. Prennent l’escalier principal. A l’extérieur, les ornements dorés de l’Opéra Garnier crament sous le soleil matinal. Sur les marches de l’académie de musique, un groupe de militants chantent à tue-tête. Loin de la poésie des chants lyriques, ils s’obstinent à hurler quelques slogans. «Le travail, aux Français» côtoie le titre phare de la matinée : «Marine, présidente !» […]
«La préfecture ne nous donne que des petites rues. Pendant que les immigrés clandestins ont les plus grandes places pour défiler», s’indigne, venue seule au défilé, une grand-mère. […]