Des violences psychologiques, des menaces et une attitude scandaleuse du personnel de la SNCM à l’encontre des Algériens.
Marseille 20 avril. La simple traversée a viré au cauchemar à bord du Daniel Casanova de la compagnie française SNCM. Karima, qui a vécu avec son fils de sept ans ce «voyage de la haine aux aspects de Guantanamo» ne comprend pas les motifs de la haine raciste à huis clos. Elle raconte comment les Algériens furent maltraités par un personnel de bord en perte de repaires et sans le moindre indice de savoir-vivre habituel dans un bâtiment de croisière
Dès l’instant où la galère française Casanova a quitté le port d’Alger, un climat de peur s’est abattu sur nous. On s’est vu confisquer notre liberté et notre fierté. Le personnel a subitement pris des allures de CRS en civil. On a été méprisés, injuriés, humiliés et parqués comme des prisonniers quadrillés par des interdits de bouger. Traités ouvertement avec méchanceté, nous étions sous un statut d’otages sans droit, obligés de garder le silence et de subir les cris vociférés par nos gardiens chauffés à blanc par la haine de l’Algérie». […]
«Vous voulez du halal ? On vous sert du halal, à bouffer ou à laisser»,[…]
A Marseille, ce fut le couronnement. Les passagers, chargés de leurs bagages, sont passés par des dédales sinueux pour accéder au poste de contrôle. «Ne vous plaignez pas, leur lance un membre de l’équipage. En été, on vous promet 10 kilomètres de marche à pied». Au poste de police, nos compatriotes ont eu droit à un accueil de la «sauce» sécuritaire. Les escadrons de policiers, visiblement excités, pointent leurs armes, le doigt sur la détente et canon dirigé sur les têtes. Cela se passe en avril 2011. La guerre d’Algérie est finie depuis 40 ans. En principe.