Les arrestations massives de migrants qui ont transité par l’Italie tournent au fiasco judiciaire. A Marseille, tous les Tunisiens qui comparaissaient ce week-end ont été libérés.
Le week-end fut fatigant et savoureux pour quelques avocats marseillais, spécialistes du droit des étrangers. En deux jours, ils auront assisté 35 Tunisiens devant le juge des libertés et de la détention (JLD). La préfecture demandait l’autorisation de prolonger leurs rétentions, afin de les reconduire vers l’Italie ou la Tunisie. Mais les policiers avaient accumulé les erreurs de procédures, lors d’arrestations massives. Et, quelques jours plus tard, le gonflement de muscles se traduit par une débandade judiciaire. Tous les hommes qui comparaissaient samedi et dimanche ont été libérés. […]
La situation se répétant dans de nombreuses villes françaises, avocats et associations s’interrogent. Quel est le sens de cette débâcle préfectorale ? L’avocat Philippe Perollier avance une explication : «C’est peut-être une simple opération politique. On montre ses muscles pour faire plaisir à l’opinion, on mène des arrestations médiatiques, même si elles ne mènent à rien.»